Stranger Things 2 – Un retour convaincant ?

L’été 2016 a été marqué par le phénomène Stranger Things, l’excellente série doudou hommage à la culture des années 80 a été visionnée plus de 15 millions de fois en quelques jours. Un record pour Netflix ! 18 mois plus tard, avec un énorme matraquage publicitaire, la saison 2 tant attendue est enfin disponible. Aidée par des teasers alléchants, cette suite a-t-elle remplie toutes ses promesses ?

-Attention Spoilers-

Autant le dire d’emblée, cette deuxième saison est dans la droite lignée de la précédente et prend très peu de risques. Le spectateur se retrouve ainsi conforté dans un univers familier. Ces 9 épisodes se situent fin 84: Will est revenu de l’Upside Down en vie mais bardé de visions apocalyptiques de ce monde à l’envers au moment même où la petite ville d’Hawkins est confrontée à une nouvelle menace extraterrestre. Ces hallucinations sont appuyées par d’imposants effets visuels. On sent que la série a bénéficié d’un important budget pour cette suite et cela se ressent pleinement dès les premières minutes. À quelques séquences près, cette nouvelle saison reprend donc les mêmes codes pour ne jamais troubler son spectateur: les nombreuses références au cinéma de l’époque (dont l’épisode un peu survendu d’Halloween où la bande revêtit les costumes de S.O.S. Fantômes) sont aidées par une bande-son composée entre autres de Police, Duran Duran ou Cyndi Lauper. 

Le véritable point fort de cette deuxième saison est sans aucun doute le développement de ses personnages: on pense notamment à la mythique Eleven (Millie Bobby Brown aussi sublime que douée, à qui est réservée un épisode entier) ou plus étonnamment à Steve Harrington, qui a le droit au meilleur traitement de faveur de la série. Des 4 garçons, c’est le loufoque Dustin qui est le plus mis en avant, quitte à parfois éclipser les trois autres aventuriers (notamment Lucas, souvent laissé pour compte). De plus, la saison multiplie les nouveaux venus: Bob (joué par Sean Astin, le Sam du Seigneur des Anneaux) joue le nouveau petit ami de Winona Rider, la touchante et mystérieuse Maxine qui vient semer le trouble chez le quatuor et son grand-frère bad boy Billy.  

 

Ainsi, ces épisodes offrent une véritable dimension humaine et touchante, mais du coup le scénario en pâtit. Voulant nous offrir une version XXL de la première saison, les frères Duffer répètent peu ou prou une même intrigue assez simpliste (une nouvelle menace se propage dans la ville) notamment dans sa résolution finale. Il ne faut donc pas attendre un scénario très élaboré mais une saison qui prend plutôt son temps pour se concentrer sur ses personnages, ce qui n’est pas plus mal.

Mais l’on ne peut nier que cette deuxième saison est une nouvelle réussite, passionnante de bout en bout (on vous met au défi de ne pas regarder les 9 épisodes d’un seul coup). Sans temps morts, ces 9 heures enchaînent rires, frayeurs et scènes déjà cultes (le bal de Noël, celle de la décharge automobile dans le brouillard) qui rappellent autant le premier Alien (la référence principale de cette saison) que le cinéma de John Carpenter. Un joli tour de force aussi habile que touchant. On espère juste que la saison 3, inévitable au vu des derniers plans, prendra une tournure plus inattendue.