Les Orphelins Baudelaire Retour sur une Saga pleine de Surprises

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* Un petit résumé ? *

En petit rappel (oui rappel ! Je n’arrive pas à concevoir qu’il est possible d’être passé à côté de ces romans) : Violette, Klaus et Prunille Baudelaire apprennent la mort de leur parents dans un incendie qui a détruit leur superbe maison « de la cave au grenier ». M.Poe, ami et exécuteur testamentaire des parents Baudelaire (il est aussi banquier au Comptoir d’escompte Pal-Adsu) les trimbale ensuite de tuteurs en tuteurs, mais le Comte Olaf rôde. Celui-ci devient le tout premier tuteur des orphelins et leur fera vite comprendre qu’il n’a, pour seul et unique but, de mettre la main sur la magot Baudelaire. S’en suit une flopée d’aventures, mais pas que …

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* Une Madeleine Baudelairienne *

Je vous souhaite sincèrement d’avoir lu cette saga enfant. C’était mon cas, je me souviens des discussions avec les copines, des jeux de rôles (dans lesquels j’incarnais toujours Violette, au passage, petite dédicace à Prunille qui se reconnaîtra), et de la peur viscérale que provoquait chez moi l’arrivée du sinistre Comte.

J’ai lu cette saga lorsque j’avais dix ans et je dois dire qu’elle m’a tout autant marqué que LE très fameux Harry Potter ! J’ai aussi facilement dû me rereregarder l’adaptation que Brad Silberling a fait des trois premiers tomes, au passage, j’ n’ai jamais compris le si mauvais accueil qu’a eu ce film au casting pourtant exceptionnel ! Bon, arrêtons de se perdre en digression ! J’avais dix ans lorsque j’ai lu pour la première fois, aujourd’hui j’en ai vingt. Du coup, lorsque j’ai appris, il y a presque un an maintenant, que Netflix comptait adapter ma saga d’enfance en série, j’ai ressenti une folle envie de m’y replonger, et quelle ne fut pas ma surprise !!!

* Une Saga pas si Jeunesse que ça *

Mon projet était simple, plus qu’à me lancer ! Ajoutez à cela que je n’avais plus aucun souvenir de la fin de la saga, j’y allais avec un but un peu plus concret. J’ai été très surprise, surprise notamment d’être passée à côté d’autant de choses ! La première conclusion de ma relecture est arrivée rapidement : j’ai beaucoup trop surestimée la jeune fille que j’étais à dix ans ! Forcément à vingt ans (rien n’est impossible !), notre esprit critique et notre culture générale est bien plus enrichie et peut-être, en tout cas je l’espère, moins naïve. D’un coup je remarquais ces nombreux jeux de mots bien ficelés, les références (et elles sont très nombreuses) à des poids lourds de la littérature ! La saga m’avait fait rire enfant, alors même que je n’avais pas toutes ces références, mais là … quand même voir la Emma Bovary en tant que patiente lambda de la clinique Heimlich … Que dire ? J’ai adoré !!!

Lemony Snicket a une plume superbe, bien tournée, riche et grinçante juste comme il faut. Chaque tome est une satire d’un aspect plus ou moins définit de notre société. Il s’intéresse alors à l’influence de la mode dans nos vies en généralisant sur le thème du libre arbitre qui y est intrinsèquement lié. Il s’intéresse aux valeurs du courage, à la psychologie des foules et même au processus du deuil. Tout y passe et les interventions de Prunille (que je prenais autrefois pour de bêtes babillements) s’avèrent être de vraies bonnes grosses punchlines !

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En fait, l’auteur se base sur un même mode cyclique sur la quasi totalité de la saga : les orphelins fuient le comte Olaf qui parvient malgré tout à les retrouver, ils fuient, il les retrouve, etc, etc. Mais cette construction cyclique, qui, je l’avoue, peut finir démotiver le lecteur, permet justement à Snicket de mettre en place des développements digressifs particulièrement riches et compréhensible pour un jeune ado. Et attention on parle pas digressions low cost ! Ce cher monsieur va jusqu’à aborder de bien belles thématiques philosophiques telles que le rasoir d’Ockham ou l’allégorie de la Caverne de notre cher Platon ! Lemony (mon poto !) s’offre le luxe de rendre ces raisonnements compréhensibles et abordables, et cela même pour un enfant de dix ans.

* Tome XIII : La Fin *

Au final je ne peux que vous conseiller de lire et de relire cette merveilleuse saga qui apportera autant à petits et grands. J’ai adoré me rendre compte qu’à aucun moment, cet auteur qui m’a tant marqué enfant, n’a sous-estimé son lecteur. Les nombreux tomes des Orphelins Baudelaire constituent le meilleur bagage qu’un enfant peut avoir pour développer sa curiosité, son sens critique et sa pensée. Tout est là ! Je comprend les raisons qui m’ont fait adorer la saga à dix ans comme à vingt ans, espérons qu’il en soit toujours de même dans dix ans. En attendant cette relecture a fortement augmenté mes attentes pour la série que Netflix sortira le Vendredi 13 Janvier, et je vous le dit : je ne pardonnerais aucun écart !

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  • Article publié sur La couleur des mots et L’Occulus

2 réflexions sur “Les Orphelins Baudelaire Retour sur une Saga pleine de Surprises

    1. Oui d’autant plus qu’après avoir vu la série Netflix, je trouve l’esthétique du film et son déroulement bien plus représentatif de l’atmosphère des romans, et puis le casting est juste extraordinaire !

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